Me Myself & I (2018)
Installation interactive
L’artiste suisse Marc Lee expérimente les technologies de l’information et de la communication et crée des projets artistiques interactifs axés sur le réseau, des installations interactives, des œuvres d’art sous forme numérique ou en ligne, ou encore de performances et des vidéo artistiques. Il a remporté de nombreux prix et mentions honorifiques dans des festivals internationaux, dont Transmediale Berlin et Ars Electronica Linz.
Dans « Me, Myself & I », Marc Lee aborde la question de l’égocentrisme et du narcissisme en tant que phénomènes contemporains répandus, avec leur déclinaison la plus populaire: le selfie. Dans cette culture du selfie, nous envoyons des « mini-moi » dans l’espace virtuel pour faire savoir aux autres qui nous sommes et, surtout, qui nous souhaitons être. La fiction, les fantasmes, l’exhibitionnisme, les confessions, les activités complaisantes, les motifs de solipsisme deviennent de plus en plus les moteurs de notre vie virtuelle. En parallèle, les entreprises et les médias façonnent notre réalité et exploitent nos désirs et nos fantasmes, nous éloignant ainsi de la réalité. La représentation permanente de la vie des autres crée également une pression pour représenter sa propre vie et renforce la spirale de la mise en scène à travers les selfies et le culte du corps.
« Me, Myself & I » nous offre l’opportunité de développer de nouveaux états de perception. Dans l’environnement virtuel, les images et la réalité sont perçues sans équivoque et sans ambiguïté comme étant mutuellement incompatibles : le ou la participant.e flotte virtuellement au-dessus d’un paysage urbain futuriste qui se régénère en permanence. L’utilisateur.trice se voit projeté.e dans un environnement virtuel un nombre incalculable de fois, comme pour reproduire encore et encore son ego.
Dans l’espace d’exposition, l’image est présentée sous la forme de deux grandes projections sur des murs adjacents, offrant une vue kaléidoscopique de ce paysage urbain rempli de « mini-moi ». Cela renforce encore davantage ce sentiment d’être au centre du monde, d’autant plus exacerbé qu’elle est visible par les autres visiteur.trice.s de l’exposition.